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À l'écoute des murmures du terroir.

«La Biodynamie, ce n'est pas du greenwashing, je vous l'assure, car cela signifie moins de rendement et plus de travail», Ludovic Kuntzer, Domaine Saint-Sébaste.

 

Comment avez-vous rejoint le monde viticole?

Je précise d’emblée que je porte le nom de Kuntzer par ma femme. Mon chemin n’était donc pas tout tracé. Je suis ingénieur en mécanique de formation et lors de ma carrière professionnelle, je me suis spécialisé dans la mise en place de processus qualité. Un travail bien différent de celui que je pratique aujourd’hui, mais il m’a permis d’acquérir les outils pour la gestion d’une entreprise. Il y a quelques années, mon beau-père, Jean-Pierre Kuntzer, m’a invité à faire un essai dans le monde de la viticulture. J’ai d’abord accepté un essai à temps partiel puis j’ai franchi le pas l’année d’après.

 

Pouvez-vous brièvement nous présenter le Domaine Saint-Sébaste?

Saint-Sébaste a été créé en 1954 par Jean-Claude Kuntzer et s’étend sur près de 19 hectares avec 22 parcelles réparties sur les communes de Cortaillod, Colombier, Hauterive, Saint-Blaise, Cressier et Le Landeron. Cette entreprise familiale dans laquelle la troisième génération se met en place pour pérenniser le futur, est basée sur des principes tel que l’authenticité, la passion et le respect de la nature. Nous produisons environ 100'000 litres par année avec un rendement moyen de 600gr/m environ. Il s’agit d’un rendement normal pour une vigne travaillée en Biodynamie. Le résultat de tous ces éléments nous permet d’élaborer des vins d’exception alliant caractère, gourmandise et finesse.

 

Justement, pourquoi vous êtes-vous lancé dans la Biodynamie?

Jean-Pierre est un vrai amoureux de la nature. Dans les années 2000, le Domaine était déjà en production intégrée, ce qui était déjà précurseur à l’époque. Puis un jour, il a fait tester ses vins et là il se rend compte que malgré toutes ses précautions, il y a encore des traces de produits de synthèse dans ses vins. Là, il décide de réagir et se lance dans l’apprentissage des principes d’une viticulture en Biodynamie. En 2012, il passe les 2/3 du domaine en Biodynamie. Il est convaincu de la démarche. L’année suivante, ce sera tout le domaine pour arriver en 2015 à une certification DEMETER.

 

Travailler en Biodynamie, est-ce bon pour votre image?

Ce n’est pas du « greenwashing », je vous l’assure, car cela signifie moins de rendement et plus de travail. Notre seule volonté, c’est de ne plus recourir aux produits de synthèse de l’agroalimentaire et être à l’écoute des murmures de notre terroir. Mieux comprendre son fonctionnement pour qu’il puisse pleinement s’exprimer dans nos vins. Pour un vigneron, c’est également une aventure passionnante, car il s’agit d’un nouvel apprentissage. Le résultat? Des vins très minéraux, authentiques qui demandent un peu plus de garde pour être bien soyeux.

 

Quelle est la situation actuelle des vins neuchâtelois?

Elle est paradoxale. Les vins neuchâtelois tirent régulièrement leur épingle du jeu dans les concours nationaux et internationaux et notre vignoble possède actuellement une bonne réputation auprès des amateurs. D’un autre côté, la consommation de vin diminue régulièrement et la concurrence avec les importations étrangères nous rend la vie compliquée. L’avenir? Toujours proposer de la qualité et rajeunir la clientèle du vin. Ce que les micro-brasseries artisanales ont sur créer auprès de jeunes, nous devons aussi le réaliser!

Ludovic Kuntzer