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Les Neuchâtelois sont chanceux !

Sébastien Hegetschweiler, actuel propriétaire de la confiserie Schmid, a perpétué la tradition en reprenant l’entreprise familiale en 2006. Un entrepreneur aussi méticuleux que passionné. Rencontre.

 

Comment s’est effectuée la reprise de la confiserie Schmid ?

J’ai travaillé pendant 15 ans dans l’entreprise familiale avant de la reprendre. Je la connaissais de l’intérieur et j’avais déjà initié quelques changements en proposant de nouveaux produits dans l’assortiment. Mais la transition s’est effectuée progressivement et en toute intelligence. Mes parents ne m’ont pas lâché du jour au lendemain à la tête de la confiserie et c’est tant mieux. Ils sont restés disponibles, attentifs et ils m’ont accompagné jusqu’à ce que nous jugions que le temps était venu que je prenne seule les rênes de la confiserie.

 

Vous sentez-vous plus patron ou confiseur ?

Je suis un confiseur. J’aime mon métier et je désire l’exercer, raison pour laquelle je ne veux pas agrandir la structure sinon je ne ferais plus que du management et de l’administration. Au quotidien, j’évolue dans tous les secteurs. Je participe à la production, gère la formation du personnel, commande les matières premières aux fournisseurs, crée de nouvelles recettes, contrôle la cuisson. Je passe énormément de temps dans les laboratoires et m’implique dans tout. Je n’ai aucun mérite particulier, c’est mon caractère, ma manière d’être. Je suis exigeant avec la qualité des produits et je considère que c’est mon devoir de veiller à tout ce qui se produit.

 

Lors de la reprise de la confiserie, quels ont été vos premiers objectifs ?

Je désirais d’abord rénover le Tea Room en créant un endroit plus contemporain et lumineux. Enfin, nous avons élargi notre assortiment pour mieux répondre aux changements de goût chez les consommateurs.

 

Comment se comporte le consommateur ?

Il est à la recherche de produis frais et équilibrés. Des exemples ? En confiserie, les mousses de fruits rencontrent du succès. Nous proposons aussi des salades composées, des soupes ou des glaces maison en été. Nous recherchons tous des goûts authentiques, des saveurs du marché et la qualité d’une production artisanale. Cela demande du travail, une perpétuelle remise en question, des investissements en personnel et en outils de production, mais c’est le cœur de notre métier.

 

Où puisez-vous vos inspirations ?

Je lis des blogues de confiseurs et m’inspire des nouvelles tendances. Mais pour réaliser de nouvelles recettes, j’ai dû investir dans l’acquisition d’une coupeuse et d’un four à sole pour le pain. Le pain me fascine. C’est un aliment de base, mais tellement bon et si difficile à faire. C’est énormément de travail et beaucoup de savoir-faire pour obtenir du pain authentique avec une croûte croustillante, une mie généreuse et des bons arômes. Je suis satisfait du résultat et le retour des clients est encourageant. Dans mon métier c’est work in progress. Il faut toujours viser plus haut.

 

Comment voyez-vous l’avenir pour la confiserie ?

La production locale et les valeurs de l’artisanat trouvent actuellement leur public. La demande est là, c’est évident. Alors pourquoi il n’y a pas plus d’artisans qui se lancent ? Car c’est difficile de financer son projet. Ce sont souvent des métiers où les salaires ne sont pas exorbitants et les banques ne désirent pas prendre de risque. Il faut donc avoir la chance de rencontrer quelqu’un qui croit en vous et décide de passer le flambeau par étape. Mais à Neuchâtel, dans le domaine de la confiserie et du chocolat, la qualité des produits est excellente et cela profite à tout le monde. Les Neuchâtelois sont chanceux 

Sébastien Hegetschweiler