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Le papier, on le prend dans ses mains, on le pose sur une table ou on se promène avec. Il reste visible pour les autres.

Print ou le digital ? L'opposition fait-elle sens ? Série de 3 interviews avec des agences de communication pour mieux en saisir les enjeux. Deuxième rencontre avec Urs Tschuppert, co-directeur de L'atelier T19.

Quel est l’ADN de L’atelier T19 ?

Notre spécificité ? Je la définirais par rapport à la relation que nous entretenons avec nos clients et nos fournisseurs, à savoir la proximité. Ce n’est pas une question de distance géographique, mais d’attention que nous leur portons. J’insiste aussi énormément sur la passion qui doit nous animer au quotidien. Écouter nos partenaires et les accompagner dans leur communication.

Cela suffit-il à fidéliser vos clients ?

Nous collaborons depuis de nombreuses années avec la plupart d’entre eux. Nous avons vocation de les amener du point A au point B. Pas seulement créer une campagne puis s’effacer jusqu’au prochain mandat. Nous estimons que la qualité du travail d’une agence de communication se démontre dans la durée. Quand un patron nous déclare « nous avons conquis de nouveaux marchés grâce à notre collaboration », nous ressentons une très grande satisfaction et notre engagement trouve tout son sens.

L’atelier T19, vous êtes plutôt print ou digital ?

Le support n’est pas la première question à se poser. Ce choix découle d’une stratégie claire avec des objectifs précis. C’est la raison pour laquelle tous nos collaborateurs sont pluridisciplinaires, et nous sommes entourés de partenaires spécialisés. Le spécialiste a tendance de vous enfermer dans son domaine d’expertise. Un généraliste évaluera votre problématique avec plus de hauteur et vous indiquera ce qui est le mieux pour vous.

Les PME et le digital. Quelle est leur relation ?

Les entreprises craignent la perte de contrôle avec le digital. Quand une campagne est lancée sur le web ou sur les réseaux sociaux, elle laisse de toute façon une trace. Même si vous l’arrêtez. Paradoxalement, avec le print, vous maîtrisez mieux l’impact de votre campagne. Si elle s’avère pertinente, elle se retrouvera dans un magazine de référence et on vous la rappellera dix ans après. Si elle ne fonctionne pas, elle tombe rapidement dans l’oubli.

Cette perte de maîtrise inquiète ?

Oui, même si cela peut s’avérer un avantage. Une campagne digitale peut « aller plus loin » qu’initialement espéré. Toucher un plus large public. Mais j’ajouterais qu’au sein des PME il existe évidemment un conflit de générations. Certains ne jurent que par le digital alors que d’autres sont plus nuancés.

Depuis la création de T19, qu’est-ce qui a le plus évolué ?

La vitesse. Nous sommes dans l’immédiateté, même avec le print. Les délais sont devenus courts pour toute la chaîne de production. Vous pouvez aujourd’hui travailler avec des outils informatiques qui vous permettent de traduire un magazine en onze langues simultanément. Nous optimisons en permanence notre flux de travail afin de gagner du temps et d’être le plus réactifs possible.

Quels sont pour vous les avantages du papier ?

Nous associons le papier à des émotions supplémentaires véhiculées par le toucher ou l’odeur. Évidemment le papier conserve d’autres arguments. Quand je fais des croquis au cours d’une séance, mon crayon est plus rapide qu’un logiciel. Et quand nous soumettons cinq propositions à un client, étaler les feuilles sur une table vous permet de mieux les comparer et les évaluer. Il ne viendrait à l’idée de personne d’allumer cinq écrans d’ordinateur. Le papier s’annote aisément. On le prend dans ses mains, on le pose sur une table ou on se promène avec. Il reste visible pour les autres.

 

 

 

Urs Tschuppert