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sans hiérarchie inutile, vous faites l’économie de personnel à non-valeur ajoutée et coûteux.

Communiquer de manière transparente avec ses clients. Supprimer la hiérarchie pour gagner en productivité. Stephan Müller, directeur de MTK 2.0 en Gruyère nous expose une nouvelle manière de concevoir la sous-traitance horlogère.

 

Pouvez-vous nous exposer en quelques mots l’histoire de votre société ?

MTK 2.0 est né du rachat d’une faillite prononcée en 2014. Nous sommes passés de quelques collaborateurs en 2014 à vingt-cinq aujourd’hui. Depuis le mois de mars de cette année, la relance dans le secteur horloger est soutenue mais nous restons attentifs car dans notre domaine il y a des variations saisonnières et les commandes des clients peuvent s’arrêter brutalement. Dans l’horlogerie, c’est souvent trop ou pas assez.

Que produisez-vous exactement ?

Nous sommes spécialisés dans l’emboîtage de montres (T2) et la pose de bracelets (T3). Je ne détaillerai par chaque étape de notre travail, sachez qu’une montre qui sort de chez nous est soumise à de nombreux contrôles esthétiques et fonctionnels. Quand le client l’achète, elle doit être parfaite. Grâce à des outils de production modernes, nous sommes en mesure de répondre aux exigences les plus contraignantes, telles que le contrôle de l’étanchéité à très grande profondeur (1000m). Étant donné la forte demande de nos nouveaux clients, nous sommes en train de développer un service de Privat Label, c’est-à-dire un service complet de prestations comprenant la création ou le développement d’une montre, la commande de composants et l’assemblage jusqu’à la livraison dans des écrins.

Pourquoi une marque horlogère devrait travailler avec vous ?

Parce nous travaillons bien (rire). Vous me direz que c’est un slogan et vous avez raison. Je tente de vous le démontrer. Nous avons une communication franche et transparente avec nos clients. Nous leur envoyons au moins deux fois par semaine la situation de leur production. Grâce à cet outil, nous les informons de la date de livraison et des facteurs pouvant ralentir ou bloquer l’assemblage de leurs produits. Ils peuvent ainsi prioriser en temps réel certains projets. Nous mettons ainsi notre atelier à leur disposition. Ils possèdent une certaine flexibilité d’intervention suite à un changement de stratégie, par exemple.

La transparence suffit-elle pour se démarquer de ses concurrents ?

C’est évidemment un avantage. Mais nous avons aussi initié un changement culturel basé sur l’expérience personnelle de mon associé et moi-même. Nous avons à cœur de stimuler chez nos collaborateurs la prise de conscience de leurs compétences. Nos deux axes sont horizontalité et bienveillance. Horizontalité, car nous avons simplifié au maximum l’organisation interne de notre entreprise. Les employés sont responsables de leur travail à 100%.  Nous constatons qu’ils sont plus motivés, entreprenants et accomplissent du travail de grande qualité. Et sans hiérarchie inutile, vous faites l’économie de personnel à non-valeur ajoutée et coûteux.

Et en ce qui concerne la bienveillance ?

C’est un état d’esprit. Nous ne voulons pas du personnel venant à l’atelier la boule au ventre. Nous parlons entre nous simplement et directement. Avec mon associé, nous répétons que « cette entreprise n’est pas l’entreprise des dirigeants mais bien l’entreprise des employés ». Il est important que leur implication et leur investissement soient au-dessus de la moyenne. De ce fait, notre productivité est jusqu’à deux fois supérieure à certains de nos concurrents.

Cela semble un monde professionnel idéal ?

Disons que c’est le type d’entreprise que j’ai envie de diriger. C’est notre réalité et nous avons réduit nos coûts de fonctionnement de près de 20%. Notre force, ce sont des employés motivés qui trouvent un sens dans leur travail. Il n’est pas interdit d’avoir du plaisir de venir à son travail, vous ne trouvez pas ?

Et comment voyez-vous l’avenir dans le domaine horloger ?

Difficile de prévoir dans le monde horloger. Mais je pense que la vente en ligne et certains projets issus de plateformes de crowdfunding sont porteurs pour la branche. La montre est payée avant sa production, il n’y a pas ou peu de stock et la marque est en contact direct avec les tendances du marché. Du point de vue de la production et de l’optimisation des coûts, c’est parfait. Des marques bien implantées comme Alpina, y recourent pour le développement de l’Alpiner X. Une voie à explorer !

 

MTK 2.0 - Horlogerie